Gestion du consentement et expérimentation : quelle stratégie adopter ?
Pour s'adapter aux dernières réglementations en termes de sécurité des données et de consentement utilisateur, les marques s'équipent de solutions spécialisées et trouvent des méthodes innovantes pour augmenter leurs taux de consentement.
Nous interrogeons cette semaine Antonio Anguiano, Head of Product chez Didomi, qui vous partage ses conseils et best practices pour mettre en place une stratégie de gestion du consentement tout en continuant d'optimiser l'expérience de vos visiteurs sur vos sites et applications.
La gestion du consentement s’est fortement renforcée dernièrement, en quoi cela change radicalement l’organisation des marques à ce sujet ?
L'arrivée du RGPD en 2018 et les dernières recommandations de la CNIL ont un grand impact sur la façon dont les entreprises utilisent les données. La récolte des données et du consentement doit désormais se faire selon un process strict afin de respecter les choix des visiteurs en ligne.
En plus, 84 % des consommateurs déclarent qu'ils veulent avoir plus de contrôle sur la façon dont leurs données sont utilisées; Il s'agit donc d'une question à la fois juridique et humaine.
Selon moi, les entreprises doivent mettre en place des protocoles de traitement des données, ce qui demande de nouveaux postes et processus : elles doivent examiner attentivement la manière dont elles utilisent les données et implémenter des solutions spécialisées pour s'assurer qu'elles sont en conformité.
Il y a toujours la question de "Buy vs. Build", mais à mon avis, les données des utilisateurs sont trop importantes pour prendre un risque, et il est préférable de trouver un partenaire de confiance qui vous garantira la conformité de vos pratiques en matière de données.
Y a-t-il des secteurs plus touchés que d’autres par les nouvelles recommandations de la CNIL ? Comment les marques de ces industries peuvent relever ce nouveau challenge ?
À mon sens, la presse et l'univers programmatique sont les secteurs les plus touchés par les recommandations de la CNIL.
Cependant, tous types d’entreprises sont challengés par ces nouvelles mesures.. Les recommandations de la CNIL concernent à la fois le secteur privé et public, et les entreprises françaises ou étrangères, dès lors qu’elles collectent des données personnelles de Français. En d’autres termes : les recommandations touchent un très large panel d'entreprises.
Les éditeurs de sites ou d’applications mobiles dont la visite déclenche le dépôt de traceurs (par exemple : des cookies) et qui en autorisent l’utilisation, y compris par des tiers, devront s’assurer de la présence d’un mécanisme leur permettant de recueillir le consentement, afin de poursuivre leur expérimentation tout en étant conforme avec les dernières recommandations.
Quelles ont été les principales difficultés des marques lors de la mise en conformité avec les dernières recommandations de la CNIL ? Quelle est la méthodologie adoptée par Didomi pour les accompagner ?
Beaucoup de nos clients s'inquiétaient d'une chute de leurs taux de consentement suite aux dernières recommandations de la CNIL, notamment en raison de l'exigence d'une option "tout refuser" au premier niveau de la bannière.
Cependant, nous avons pu les aider à optimiser leur consentement en partageant nos best practices. En fait, après avoir analysé le taux de consentement de nos clients, nous avons constaté qu'il était passé de 94 % en février à 86 % en avril.
Alors que beaucoup pensaient que les taux de consentement allaient chuter de 80 %, une différence de 8,5 % est la preuve qu'avec un bon partenaire, il est tout à fait possible d'être à la fois conforme et performant.
Quelles sont vos recommandations pour maintenir un taux de consentement élevé dans ces conditions ?
Je pense qu'il est important de consacrer des efforts au Look & Feel et à l'intégration des notices de consentement. Nous disons toujours chez Didomi que la Consent Management Platform (CMP) est la porte principale de votre site web, la première interaction avec l’utilisateur, alors faites-la bien !
En personnalisant le texte, les couleurs et le format de votre bannière (Didomi vous permet d'effectuer des tests AB pour déterminer quel format est le plus performant), vous pouvez intégrer votre marque, optimiser l'expérience utilisateur et augmenter les taux de consentement.
Nous nous sommes prêtés à l’exercice etavons récemment redessiné notre propre bannière de consentement. Résultat : nous avons quadruplé notre taux de consentement en un seul mois.
Une autre chose qui fait une énorme différence en termes de taux de consentement, c’est notre fonctionnalité cross-device. Si un client donne son consentement sur un mobile, les clients de Didomi n'ont pas besoin de re-demander le consentement sur leur site web ou connected TV, ce qui réduit le risque de refus.
La plupart des acteurs du digital utilisent aujourd’hui l’A/B testing et la personnalisation pour améliorer l’expérience de leurs visiteurs en ligne. Est-ce que les nouvelles directives de la CNIL mettent en péril leurs stratégies d’optimisation ?
Les recommandations de la CNIL ne signifient pas qu'il est désormais impossible de faire des tests A/B. Cependant, pour respecter la vie privée de vos utilisateurs, vous devez obtenir leur consentement pour accéder à leurs données : analytics, A/B,testing, retargeting ou monétisation.
Didomi et Kameleoon ont collaboré pour s'assurer que les marques soient en mesure de comprendre leurs clients et de créer des expériences en ligne vraiment uniques, sans compromettre les droits de leurs utilisateurs en matière de données, ni enfreindre la réglementation sur les données.
Grâce à cette intégration, les entreprises peuvent continuer à suivre les performances et à exécuter leurs stratégies d'optimisation.
En même temps, les utilisateurs peuvent bénéficier d'une expérience en ligne individualisée et optimisée, tout en sachant que leurs données personnelles ne sont pas utilisées sans leur consentement clair.
